PUBLIÉ PAR SYLVIE LE ROY LE 16/09/2016

INTRODUCTION

Situations de guerre, conflits, maladies mentales… aujourd’hui nul besoin de se rendre à l’autre bout du monde pour comprendre l’autre et ce qu’il vit. Il suffit de se transposer dans le virtuel et tout simplement vivre, ressentir…

La plupart des enfants emprisonnés aux Etats-Unis ont en général un de leur parent incarcéré. Difficile pour les personnes extérieures à ce genre de situations de comprendre ce qui peut se passer dans la tête de ces jeunes adolescents et de comprendre la violence qui sommeille en eux. Littérature, films, documentaires, sont sortis sur le sujet, pour autant le lecteur et le spectateur ne peuvent jamais réellement réduire les distances sociales. Aujourd’hui, un média le permet : la réalité virtuelle. L’utilisateur peut désormais s’immerger au cœur d’une atmosphère, se tenir à côté du sujet, voire même l’incarner. Un outil de plus en plus utilisé, car en réduisant les frontières, seule l’empathie peut émerger. C’est en ce sens que Van Jones et le réalisateur Jamie Wong ont lancé Project Empathy : une série de petit film à vivre en immersion virtuelle. Le premier de la série se nomme Left Behind : il suit le parcours d’une jeune fille qui à 8 huit ans a vu sa mère se faire emprisonner, puis a été placée en famille d’accueil pour enfin finir en prison. L’utilisateur incarne cette jeune fille.

« Les possibilités techniques de la VR couplées avec notre appétit croissant pour les formats courts et des contenus de qualité supérieures de qualité supérieure ouvrent de nouvelles opportunités : il est plus facile en passant par ce support de transmettre rapidement et honnêtement de véritables émotions, qui mènent à l’empathie», déclare Wandy Calhoun (co-executive producer of Empire) qui a participé au projet. « «La VR permet d’accéder directement au cœur »

Chaque détail est destiné à rendre l’expérience aussi réaliste que possible. La caméra est toujours placée à la hauteur moyenne d’un enfant huit ans. La bande sonore contribue également à l’immersion. « Votre cerveau croit réellement que vous êtes ailleurs, ce qui est exceptionnel», conclut Jamie Wong. Ce dernier prévoit d’ailleurs de faire analyser les données physiologiques et physiques des « cobayes » pour mesurer l’impact du film.

Un processus de plus en plus courant. La journaliste Nonny de la Peña est à l’initiative du Project Syria qui immerge l’utilisateur en Syrie. En fonction des séquences, celui-ci peut évoluer dans les rues d’Alep juste avant la terrible explosion de 2012 survenue deux heures après une manifestation en faveur de la démocratie ou visiter un camp de réfugiés. Toutes les images et les sons sont tirés de véritables vidéos et photographies prises sur les lieux. En 2012, sur le même mode que Project Syria, elle a signé Hunger in Los Angeles : un procédé immersif qui permet à l’utilisateur de se sensibiliser à la famine au cœur même de L.A.

The Enemy. Experience VR

En France est né le très beau projet The Enemy : imaginée par Karim Ben Khelifa, correspondant de guerre et photojournaliste,  il s’agit d’une installation en réalité virtuelle qui rompt avec l’imagerie de la guerre telle que les médias nous l’ont montrée jusqu’ici. Les utilisateurs évoluent au centre d’un face-à-face entre deux combattants et expérimentent un cadre différent pour comprendre certains des conflits les plus longs de l’Histoire contemporaine. Leurs réactions physiologiques sont enregistrées afin de quantifier l’empathie générée par des chercheurs au MIT.

Plus récemment, The Guardian et The Mill Studio se sont associés pour créer une expérience immersive qui vous plonge en prison, directement en cellule d’isolement.